Wapiti et hérissons à la mode de Tanja...

Où Uruguay vogue sur l'univers de Valérie.....

"Dans la vie il y avait une part de loterie, et quand la quine se faisait attendre dans la sienne, Uruguay-Jacob-pour vous-servir se réfugiait chez son ami Théodore dans les yeux duquel brillait toujours quelque lueur entre orage et aurore boréale. Elle n'avait qu'à jouer de la baguette sur le xylophone qui servait de sonnette, et enjamber Pied-de-poule, le vieux dalmatien de Théodore assoupi sur le paillasson, pour se retrouver chez elle plus que nulle part ailleurs dans l'univers de cet homme arrivé du Zimbabwe avec sa valise et un wapiti plus ou moins domestiqué. Alors de simples risettes à la bouche, tous deux dansaient le fandango (Théo passait ses nuits à chanter avec pour toute autre compagnie un karaoké du premier âge) dans la luminosité orangée du réverbère qui baignait la basse cour où poussaient groseilles, arbousiers et églantines, jusqu'à ce que le manque de courage les conduise à table autour d'un civet de hérisson à la tzigane évidemment. Uruguay terminait invariablement son repas par une meringue, et son cher ami se complaisait toujours à jouer les sommeliers avant qu'elle ne finisse par tomber de sommeil en tout bien tout honneur dans le lit de son hôte, jonque véritable surmontée d'une moustiquaire si rustique que l'ensemble tenait de l'igloo (ou de la yourte selon la latitude que vous aurez choisie). Ainsi notre héroïne surmontait-elle le mieux ses périodes de naufrage personnelles."